L’épreuve la plus périlleuse pour les étudiants de CPGE n’est pas – comme on pourrait le croire – la dissertation, qu’une préparation sérieuse peut permettre d’aborder assez sereinement ; mais le résumé, texte inconnu qu’il faut synthétiser en temps limité avec un vocabulaire choisi. C’est une épreuve plus inégalitaire pour les candidats puisque s’appuyant directement sur leur maitrise de la langue française d’une part, leur compréhension rapide et perspicace d’un texte argumentatif d’autre part.
Le secret de cette épreuve est évidemment l’entrainement qui doit être fréquent, sur des textes variés, et durant les deux années de CPGE. Des progrès sont possibles à condition de s’armer de patience et de prendre en compte les conseils de méthode.
Certes, il y aura toujours cet.te étudiant.e qui lira rapidement le texte, ne fera pas de brouillon, et rédigera d’un jet un résumé calibré, pertinent, obtenant finalement une bonne note ! Dans le cas probable où il ne s’agit pas de vous ;), voici un rappel du principe de l’épreuve et mes conseils pour améliorer vos résumés.
Le principe
Il s’agit moins de contracter que de sélectionner les idées principales du raisonnement à l’œuvre dans le texte que vous avez sous les yeux. En effet, une contraction trop rapide, qui ne hiérarchise pas le contenu du texte, s’avère souvent partielle, déséquilibrée, ou même fautive quant au sens de ce que l’auteur a voulu montrer. Cette sélection est de loin le point le plus délicat et décisif de l’exercice. D’elle dépend l’appréciation du correcteur sur le fait d’avoir perçu les enjeux essentiels du texte, mais aussi ses nuances et idées plus secondaires. Il s’agit d’arriver à une synthèse respectant l’ordre des idées du premier texte, son énonciation, mettant en valeur ses idées principales le plus fidèlement possible, dans une reformulation efficace, précise et élégante.
Mes conseils
- Lire plusieurs fois le texte et le diviser en plusieurs parties argumentatives, voire en sous-parties.
- Donner des titres à ces divisions qui résument l’idée principale qu’elles contiennent.
- Aboutir à un plan argumentatif du texte et faire apparaitre des connecteurs logiques liant les différentes parties.
- Rédiger le résumé sans négliger les idées (quitte à ce qu’il soit un peu long), en créant des paragraphes (un paragraphe par grand mouvement argumentatif du texte, de 2 à 4 paragraphes).
- Travailler encore la longueur si besoin en choisissant les passages à synthétiser -> garantie d’un équilibre global, sans sacrifice de la fin du texte.
- Conseil pour la rédaction : privilégier des formulations claires, brèves, efficaces pour ne pas « perdre » inutilement de mots. Chercher des verbes, des adjectifs et des adverbes précis (éviter « être », « avoir », « faire », « grand », « petit », etc.).
Les erreurs souvent commises – à éviter
Structure :
- Déséquilibre du résumé : souvent la première moitié est bien travaillée mais la seconde est sacrifiée (voire : la fin du texte est oubliée alors qu’elle comporte fréquemment des idées importantes). Attention à la gestion du temps.
- Commentaire (« l’auteur dit que »…) au lieu d’un résumé qui doit directement reprendre l’énonciation du texte.
- Pas de création de paragraphes
Reformulation du raisonnement :
- Simple juxtaposition d’idées sans liens logiques entre elles.
- Vocabulaire répétitif, pauvre, inapproprié.
- Reformulations maladroites ou fautives.
- Mauvaise hiérarchisation des idées (trop d’attention donnée à des points secondaires).
- Fautes de français.